I'm sat here wishing I was sober

I know I'll never hold you like I used to

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Titubant dans les rues de Fairview, Betty était tellement saoule qu'elle ne se rendait même pas compte qu'elle marchait à pieds nus sur l'un des trottoirs humide et froid de la ville. Comme toujours, Betty avait décidé de sortir, d'aller se changer les idées et pour ce faire, elle n'avait rien trouvé de mieux que d'aller se bourrer la gueule avec des shoots de tequila car oui, elle et la tequila, ça a toujours été une grande histoire d'amour. Au fond, c'était même peut-être la seule avec laquelle elle savait que ça allait durer. Il ne faut pas se la cacher, Betty n'est pas faite pour l'amour. Du moins, c'est ce qu'elle s'obstine à dire. Soupirant longuement, Betty aurait peut-être dû prendre un taxi pour rentrer, parce que marcher pieds nus jusqu'Hamper Lane, ce n'est pas une mince affaire. C'est alors qu'elle senti une main se déposer sur l'un de ses épaules. Sursautant, Betty manqua de tomber à la renverse, mais la personne la rattrapa aussitôt. « Betty ! » Essayant de reprendre ses esprits comme elle le pouvait, la jeune fille se détacha de la personne et le regard d'un regard vide et dépourvu de sens. « Fy ─ Fynce ? Que toi faire là ? » Dit-elle en bégayant. Elle devait être ridicule à voir. Le jeune homme la prit par la main. « Viens Betty, je te ramène. » Secoua son bras pour dégager sa main de l'emprise de son ami, elle recula de quelques pas. « Pas b'soin. Pas ─ Pas b'soin de ton aide. » Elle se retourna, prête à partir, mais elle senti son bras se faire tirer en arrière, elle avec. « Betty, ne recommence pas. Viens, tu vas prendre froid à marcher pieds nus. J'ai ma voiture, on sera à la maison dans deux minutes. » Il essayait de se faire doux, tendre et rassurant. Betty le fusilla du regard. S'il y a bien une chose qu'elle ne supporte pas quand elle est saoule, c'est être contre-dite et forcée à faire quelque qu'elle ne veut pas et ça, Fynce le sait parfaitement. Il ne faut jamais contre-dire une fille, encore moins quand elle est saoule. Un léger vent fit frissonner la blonde, qui croisa ses bras sur sa poitrine. « Je t'ai dit que je n'avais pas de toi besoin. » « Si tu as besoin de moi et moi, je ne veux pas te voir marcher jusqu'à la maison comme ça. Et s'il t'arrivait quelque chose ? » Il fit un pas en avant, mais elle en fit deux en arrière, ne voulant pas qu'il l'approche. « Il ne va rien m'arriver et puis ─ et puis je sais très bien ─ bien me défendre. » Dit-elle de façon agressive en le montrant du doigt, comme pour lui prouver qu'elle en était parfaitement capable. Il leva les yeux au ciel. « Laisse-moi rire. T'es même pas capable de tenir debout. Allez Betty on y va. » D'un pas décidé, il s'approcha d'elle et la prit par les deux bras, la poussant vers sa voiture qui était garé de l'autre côté de la rue. « Lâche-moi j'te dis. » Elle se mit à hurler. A elle seule, elle aurait pu réveiller tout Fairview. Ne répliquant rien, Fynce continua, ouvrit la portière et la mit dans la voiture telle une gamine. Fynce se pressa d'entrer lui aussi dans la voiture et démarra en trombe. Le trajet qui - certes - n'était que de courte duré, était silencieux. La mine boudeuse et les bras toujours croisés sur sa poitrine, Betty fixait la route. Elle ne voulait qu'une chose, qu'il lui fiche la paix et aller dans son propre lit et surtout, dormir. Quand ils arrivèrent dans l'allée de la maison et que la voiture fut garée devant le garage, Betty sortit la première de la voiture et se dirigea vers la porte d'entrée. « Dépêche-toi, j'ai froid. » Toujours pieds nus, elle sautillant sur elle-même, voulant être en contact avec le sol le moins possible. Quand Fynce arriva pour ouvrir la porte, elle lui balança ces quelques mots en pleine face. « Je te déteste. » La porte s'ouvrit et Betty entra. « Tu es saoule, va te reposer Betty. » « Oui, je le suis je le sais, mais je sais aussi que ─ que je te déteste. T'es pas mon père Fynce, tu n'es même pas mon frère. Tu ne fais pas partie de ma famille. Tu n'es rien. Alors arrête de te comporter comme si tu étais quelqu'un d'important. » Dit-elle en se rapprochant dangereusement de lui, appuyant son doigt contre la torse du jeune homme. Betty ne mesurait pas la gravité de ses paroles, mais elle était terriblement énervée. Elle le regarda droit dans les yeux et ils restèrent quelques secondes sans dire un mot. Balançant ses chaussures à travers la maison, Betty s'éloigna, monta les escaliers et claqua la porte de sa chambre une fois qu'elle fut à l'intérieur.